Durant la première période de confinement de 2020, le temps passé à notre domicile a considérablement augmenté, souvent occupé par la réalisation d’activités domestiques dont nous n’avions plus forcément l’habitude, comme la cuisine, le bricolage, ou encore le jardinage pour les plus chanceux. 

Or, de par leur caractère manuel et inhabituel, ces différentes activités nous exposent à un risque accru de blessures à la main et donc potentiellement à la nécessité d’une prise en charge médico-chirurgicale en urgence, dans un contexte de saturation du système de soins.

Quelles sont les spécificités des urgences de la main ?

En plus de nécessiter une prise en charge spécialisée, les blessures de la main sont parmi les plus fréquentes, pouvant représenter jusqu’à un quart de l’ensemble des traumatismes, toutes origines confondues. 

Il est aussi à noter que les traumatismes de la main surviennent le plus fréquemment lors d’activités de la vie quotidienne, alors les traumatismes impliquant d’autres régions du corps surviennent préférentiellement lors d’activités sportives ou d’accidents de la voie publique.

Enfin, les traumatismes de la main sont très fréquemment des plaies, pouvant touchées différentes structures en plus de la peau (e.g., nerfs, vaisseaux, tendons, articulations, os), et nécessitant donc une prise en charge en urgence dans les 24-48h suivant le traumatisme.

Les urgences main en période de confinement

Durant les 8 semaines de confinement, nos déplacements ainsi que nos activités habituelles, professionnel.le.s comme de loisirs, ont été nettement diminué.e.s, voir suspendu.e.s ; en revanche, nos activités domestiques ont augmenté, et pour certain.e.s se sont même diversifiées. 

Par rapport à la même période de l’année 2019, cela s’est traduit par une augmentation de l’activité chirurgicale concernant les traumatismes de la main d’origine domestique (e.g., plaies par couteau, par bris de verre, par outils de bricolage), alors que l’ensemble des autres activités chirurgicales d’urgence ont très nettement baissé.

Notre Centre Main épaule Méditerranée face au COVID 19

Bien sûr nous avons dû, et nous devons encore décaler les interventions non-urgentes, en respect des consignes de l’ARS. Mais nous maintenons notre activité de chirurgie urgentes au Centre Main Épaule Méditerranée.

Les plaies, fractures et infections sont prises en charge sans délai, et dans les conditions habituelles.

Concernant la chirurgie non-urgente, il est possible à certaines conditions de ne pas décaller certaines interventions devant une gêne fonctionnelle ou une douleur très importante.

Quelles leçons pouvons-nous en tirer ? 

A l’échelle nationale, il apparaît comme primordial que les structures de soins spécialisées dans la prise en charge des urgences de la main puissent maintenir cette activité en période de confinement, ce que nous nous efforçons de faire au Centre Main Épaule Méditerranée. 

A l’échelle individuelle, loin de nous l’idée de vous déconseiller de vous distraire grâce à différentes activités manuelles durant ces périodes pour le moins moroses. En revanche, nous vous conseillons de redoubler de vigilance lors de la réalisation de nouvelles activités, ainsi que l’emploi de moyens de protection adaptés auxdites activités (e.g., gants). Enfin, si vous deviez par malheur être victime d’un accident domestique impliquant vos mains, n’hésitez pas à consulter dans un centre spécialisé, y compris en période de confinement : tout retard de prise en charge peut avoir des conséquences dramatiques…

Vos mains sont vos outils les plus précieux, prenez en soin !

Pour en savoir plus

Fortané T, Bouyer M, Le Hanneur M, Belvisi B, Courtiol G, Chevalier K, Dainotto C, Loret M, Kling A, Bentejac A, Lafosse T. Epidemiology of hand traumas during the COVID-19 confinement period. Injury. 2021:S0020-1383(21)00127-3. doi: 10.1016/j.injury.2021.02.024. 

Régas I, Bellemère P, Lamon B, Bouju Y, Lecoq FA, Chaves C. Hand injuries treated at a hand emergency center during the COVID-19 lockdown. Hand Surg Rehabil. 2020;39(5):459-461. doi: 10.1016/j.hansur.2020.07.001.